Esclavage au Tchad

Le Tchad est un pays d'origine et de destination des enfants soumis à la traite des personnes, en particulier aux conditions de travail forcé et de prostitution forcée. Le problème de la traite dans le pays est principalement interne et implique fréquemment que des parents confient des enfants à des proches ou à des intermédiaires en échange de promesses d'éducation, d'apprentissage, de biens ou d'argent ; la vente ou l'échange d'enfants en servitude domestique involontaire ou en élevage est utilisé comme moyen de survie par des familles qui cherchent à réduire le nombre de bouches à nourrir. Les enfants victimes de la traite sont principalement soumis au travail forcé en tant que bergers[1],[2], domestiques, ouvriers agricoles ou mendiants. Les enfants éleveurs de bétail suivent les itinéraires traditionnels pour faire paître le bétail et traversent parfois des frontières internationales mal définies vers le Cameroun, la République centrafricaine et le Nigeria. Les jeunes filles tchadiennes se rendent dans les grandes villes à la recherche de travail, où certaines sont ensuite soumises à la prostitution. Certaines filles sont contraintes de se marier contre leur gré, seulement pour être forcées par leurs maris à la servitude domestique involontaire ou au travail agricole. Au cours des périodes de référence précédentes, des trafiquants ont transporté des enfants du Cameroun et de la RCA vers les régions productrices de pétrole du Tchad à des fins d'exploitation sexuelle commerciale ; on ne sait pas si cette pratique a persisté en 2009[3].

Au cours de la période considérée, le Gouvernement tchadien s'est activement engagé dans des combats avec des groupes d'opposition armés antigouvernementaux. Chaque camp a enrôlé illégalement, y compris dans des camps de réfugiés, et utilisé des enfants comme combattants, gardes, cuisiniers et guetteurs. Cependant, la conscription d'enfants par le gouvernement pour le service militaire a diminué à la fin de la période considérée, et un processus dirigé par le gouvernement et coordonné par l'UNICEF pour identifier et démobiliser les enfants soldats restants dans les installations militaires et les camps rebelles a commencé à la mi-2009. Un nombre important mais inconnu d'enfants reste dans les rangs de l'Armée nationale tchadienne (ANT). Des enfants soudanais dans des camps de réfugiés à l'est du Tchad ont été recrutés de force par des groupes rebelles soudanais, dont certains étaient soutenus par le gouvernement tchadien au cours de la période considérée[3].

Le gouvernement ne respecte pas pleinement les normes minimales pour l'élimination de la traite ; cependant, il fait des efforts considérables pour y parvenir. Au cours de la période considérée, le gouvernement a pris des mesures pour enquêter sur le problème du travail forcé des enfants dans l'élevage et y remédier. Il a également lancé des efforts pour sensibiliser à l'illégalité de la conscription d'enfants soldats, pour identifier et retirer les enfants des rangs de son armée nationale et pour démobiliser les enfants capturés par les groupes rebelles. Le gouvernement n'a toutefois pas réussi à promulguer une législation interdisant la traite des personnes et a entrepris des efforts minimaux d'application de la loi contre la traite et des activités de protection des victimes. Le pays est confronté à de graves contraintes, notamment l'absence d'un système judiciaire solide, des conflits civils déstabilisants et un afflux massif de réfugiés en provenance des États voisins[3]. Le Bureau de surveillance et de lutte contre la traite des personnes du département d'État américain a placé le pays sur la "liste de surveillance de niveau 2" en 2017[4].

  1. Claude Arditi, « Les « enfants bouviers » du sud du Tchad, nouveaux esclaves ou apprentis éleveurs ? », Cahiers d’études africaines, vol. 45, nos 179-180,‎ , p. 713–729 (ISSN 0008-0055, DOI 10.4000/etudesafricaines.14976, lire en ligne, consulté le )
  2. « L’Eglise monte en première ligne contre cette pratique »
  3. a b et c "Chad". Trafficking in Persons Report 2010. U.S. Department of State (June 14, 2010). Cet article reprend du texte de cette source, qui est dans le domaine public.
  4. (en-US) « Trafficking in Persons Report 2017: Tier Placements » [archive du ], www.state.gov (consulté le )

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